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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/497

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on sera sans doute bien aise d’apprendre des Chinois mêmes, en quoi consiste leur secret sur le pouls, et quel usage ils font de leurs simples.

C’est ce qu’on verra premièrement, par un traité qu’a fait sur le pouls un ancien auteur chinois ; en second lieu, par l’extrait que je vais donner de l’Herbier chinois ; et en troisième lieu, par diverses recettes que les médecins emploient pour les différentes maladies.

Tous les Chinois reconnaissent pour auteur du traité sur le pouls, le nommé Ouang chou ho, qui vivait sous la dynastie Tsin, c’est-à-dire, quelques centaines d’années avant l’ère chrétienne. Le Père Hervieu, ancien missionnaire de la Chine, qui a pris la peine de le traduire en notre langue, croit que c’est plutôt une compilation qu’un traité fait par un seul et même auteur.

Ce qu’il y a de vrai, c’est que la Chine n’a peut-être rien de plus ancien et de meilleur en ce genre. On a omis quelques endroits du texte, ou parce qu’ils ne contiennent rien qui ne soit ailleurs exprimé plus nettement, ou parce que, pour être entendus en Europe, ils demanderaient de longues explications, également inutiles et ennuyeuses.


SECRET
DU POULS,


TRADUIT DU CHINOIS.


PREMIÈRE PARTIE.


TEXTE.


Pour connaître les maladies, et juger si elles sont mortelles ou non, on ne peut rien faire de mieux que d’examiner le pouls.

Dans les maladies du cœur, c’est le pouls du carpe de la main gauche qu’il faut consulter.

Dans les maladies du foie, c’est aussi la main gauche qu’il faut prendre ; mais il faut examiner le pouls précisément à la jointure du carpe, avec l’os qu’on nomme cubitus.

Dans les maladies de l’estomac, examinez le pouls du carpe de la main droite ; et dans les maladies du poumon, examinez à la même main le pouls de la jointure.

Dans les maladies des reins, il faut examiner le pouls immédiatement plus haut que la jointure, à l’extrémité du cubitus ; à la main droite, pour le rein droit ; à la main gauche, pour le rein gauche.