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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/499

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a été connue des Chinois, du moins depuis deux mille ans. Je suis cependant fort éloigné d’oser garantir cette conclusion. Je ne trouve point que les médecins chinois dans leurs livres distinguent nettement les artères et les veines, ni le chemin que fait le sang pour s’éloigner du cœur, et y revenir.

Ils ont des lettres que les Européens, en traduisant des dictionnaires, ont fait répondre à nos mots, artères, veines, nerfs. Mais soit que je lise les médecins chinois, soit que j’interroge ceux qui vivent, je ne trouve point que sous ces mots ils renferment juste les idées que nous avons aujourd’hui, et il faut dire que si la Chine a eu autrefois ces connaissances, comme certaines expressions portent à le penser, elles les a perdues il y a du temps.

En traduisant le commentaire chinois, j’ai mis : Son escorte sont les esprits. J’ai cru que des divers sens qu’a la lettre ki, aucun ne convenait mieux à cet endroit. J’avertis cependant que cette lettre peut encore signifier, air, vapeur, humeur, matière, etc.


TEXTE.


Chaque saison de l’année a son pouls propre.

Dans la première et seconde lune, temps du règne du bois, le pouls du foie, qui répond au bois, est hien, c’est-à-dire, à un mouvement de trémulations longues, tel à peu près qu’est celui des cordes de l’instrument nommé tseng[1].

Dans la quatrième et cinquième lune, le pouls du cœur, qui répond au feu, est comme regorgeant, hong.

Quant à l’estomac, qui répond à la terre, son pouls à la fin de chaque saison[2], doit avoir une lenteur modérée ouan. A la septième et huitième lune, qui est le règne du métal, le pouls du poumon, qui y répond, est délié, sié ; superficiel, feou ; court, toan ; et aigre, .

A la dixième et onzième lune, c’est le règne de l’eau. Le pouls des reins, qui y répond, est profond, tchin, et délié, sié.

Voilà la situation ordinaire du pouls par rapport aux différentes saisons dans un sujet sain. Si le pouls que nous venons d’assigner à chacune de ces cinq parties nobles par rapport aux différentes saisons de l’année, se trouve changé en son contraire, la vie est dès lors en danger.


Commentaire.


C’est-à-dire, si le pouls du cœur se trouve profond et délié, tchin et sié ; celui du foie court et aigre, toan et  ; celui des reins lent, ouan ; celui des poumons regorgeant, hong ; et celui de l’estomac long et tremblant, tchang et hien.

  1. Il a treize cordes.
  2. A la troisième, sixième, neuvième et douzième lune.