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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/560

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l’épilepsie est de cette espèce, qui fait que le malade malgré lui serre fortement les dents, et ferme la bouche. Car quand ce dernier symptôme se trouve compliqué avec le pouls que nous venons de dire, les trois âmes sont orphelines, la mort est prochaine.

Il y a des épileptiques à qui ce symptôme n’arrive point, mais qui, au contraire, ouvrent fort la bouche, et poussent leur haleine, comme une vapeur épaisse et grossière, auxquels le visage devient rouge, comme si l'on y avait mis du vermillon. Ceux-ci, quoique difficiles à guérir, peuvent encore durer quelque temps.

Pour ceux à qui les cheveux se dressent, et la bouche écume, qui ne peuvent avaler aucun remède, qui sont tristes, mornes, inquiets, à qui le gosier râle, et imite par ses râlements le cri d’une poule d’eau, qui ont des mouvements violents et convulsifs, ces malades sont incurables ; surtout si, outre les précédents symptômes, vous remarquez qu’ils aient le visage bleuâtre, l’orbe des yeux rétréci, et la prunelle élargie ; et s’il leur arrive certaine sueur, qui s’attachant aux poils du corps hérissés, y forme une espèce de perle tenace, et non coulante. Encore est-ce pis, si ces sueurs se trouvent huileuses. Il ne faut point perdre sa peine à traiter de tels malades.

Dans certaine maladie, causée par abondance et plénitude interne d’humeurs malignes, le ventre s’enfle, il y a tension et douleur. On sent à la région de l’estomac, dureté, roideur, sécheresse, accompagnée de vomissement ou de nausée. En même temps on sent aux mains et aux pieds une chaleur maligne et inquiétante.

Si l’on trouve en ce cas le pouls profond et délié, c’est fort mauvais signe, communément on en meurt, surtout quand alors les selles et les urines sont âpres.

Dans certaines autres maladies causées par abondance et plénitude externe d’humeurs, et par une chaleur interne, il arrive ordinairement des vomissements, cela n’est que bon. Mais s’il y a en même temps diarrhée fort liquide, le mal dès lors est fort grand, et si le malade n’en meurt pas, il aura du moins beaucoup de peine à se rétablir parfaitement. Que si, avec le vomissement et la diarrhée compliqués, vous lui trouvez un pouls fort et regorgeant, ne travaillez point à le guérir ; vous y perdriez votre peine.

Dans certaine hydropisie, qui est une enflure superficielle, causée par une humeur ou vapeur montante, qui rend communément la respiration difficile, le pouls superficiel et glissant, est le pouls convenable. S’il devient tout à coup petit et délié, le mal est mortel. Vous y emploieriez en vain tout votre art, le malade n’en réchappera pas.

Dans certaine maladie, où le malade a une toux sèche, rend du sang par la voie des urines, est sec et fort maigre : si vous trouvez le pouls fort, pensez-y avant que d’entreprendre un tel malade ; il est bien difficile à guérir.

Dans le crachement de sang, un pouls profond et faible est bon. Si vous le trouvez plein et fort, cela est mortel.