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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/577

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EXTRAIT


DU PEN TSAO DE L’EMPEREUR CHIN NONG.


TEXTE.


Il y a cent-vingt sortes de drogues ou remèdes du premier ordre, qui dans la médecine tiennent le rang, et font comme la fonction du Souverain. Les remèdes sont de la nature des aliments, et par leur suc nourrissant, servent à l’entretien de la vie, ressemblant en cela au Ciel.

Comme ces remèdes n’ont aucune qualité vénéneuse ou maligne, quelque quantité que vous en preniez, et quelque longtemps que vous en usiez, ils ne font jamais de mal. En un mot, si vous voulez avoir le corps dispos et léger, entretenir les esprits dans une juste égalité, et conserver votre embonpoint, même dans la vieillesse, usez des remèdes contenus dans le premier livre.

Il y a aussi cent-vingt sortes de drogues ou remèdes du second ordre, qui dans la médecine font comme la fonction de ministres ou d’officiers domestiques. Ces remèdes donnent au corps une disposition qui rend l’homme plus capable des fonctions propres de sa nature, dont ils tiennent en quelque façon.

Entre ces remèdes il y en a qui ont une qualité maligne, et il y en a qui sont entièrement innocents ou incapables de nuire : c’est pourquoi il faut apporter un grand soin à connaître leurs vertus et leurs usages. En un mot, si vous voulez diminuer la violence des maladies, et rétablir les forces débilitées, servez-vous des remèdes contenus dans le second livre.

Pour les drogues ou remèdes du bas ordre, il y en a cent-vingt-cinq sortes, qui dans la médecine font comme la fonction d’officiers du dehors, et ceux-ci servent particulièrement à guérir les maladies. Ils tiennent de la nature de la terre, et ont tous beaucoup de malignité, ou quelque qualité vénéneuse. Il ne faut pas en user longtemps de suite. En un mot, si vous voulez chasser hors du corps un froid, une chaleur étrangère, un mauvais air, ou quelque malignité qui peut se trouver dans les esprits, lever quelque obstruction, ou dissiper quelques amas d’humeurs, et guérir les maladies, ayez recours aux remèdes du troisième livre.

Parmi les remèdes, il y en a qui tiennent lieu de Kiun, ou souverain : il y en a qui tiennent lieu de Tchin, ou ministres du dedans ; et il y en a qui tiennent lieu de Tso ché, ou d’officiers du dehors. Et la bonté d’une médecine vient de la juste proportion et du tempérament de ces diverses sortes de remèdes. Le Kiun, ou souverain, doit être unique. Il faut deux Tchin, ou ministres du dedans, trois Tso, ou officiers généraux