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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/587

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Commentaire.

Hong king dit : Quoique les remèdes, chacun en particulier, soient simples, on les emploie la plupart à guérir plus de dix sortes de maladies. Mais il faut surtout faire attention à la vertu et propriété principale d’un chacun.

Li ché tchin dit : Il y a des remèdes, dont la saveur et l’odeur, c’est à-dire, les qualités, ont de la force, et d’autres dont les qualités sont faibles. Il y en a qui opèrent doucement, et il y en a qui le font avec violence. Dans la détermination des doses il y a du plus ou du moins : la force des malades à supporter les remèdes, est plus ou moins grande, etc.

Dans les maladies qui viennent de la chaleur, il faut éloigner la chaleur : dans celles qui viennent de froid, il faut éloigner le froid : dans celles qui viennent de fraîcheur, il faut éloigner le frais, et dans celles qui viennent de chaleur médiocre, il faut éloigner cette chaleur.

Dans les maladies qui sont de la poitrine, et au-dessus du diaphragme, il faut prendre les remèdes après avoir mangé. Dans celles qui résident au-dessous du cœur et de l’estomac, il faut prendre les remèdes avant que d’avoir mangé. Pour celles qui résident dans les quatre vaisseaux des membres, il faut prendre les remèdes à jeun, et le matin ; et dans celles qui ont leur siège dans les os et dans la moelle, il faut prendre les remèdes après une forte réfection, et sur le soir.

Hong king dit : Entre les remèdes il y en a qu’on prend dans du vin, et il y en a qu’on prend dans de l’eau, ou dans du bouillon de riz : les uns se prennent infusés à froid, et les autres veulent être pris chauds. Ces sortes de remèdes qui se prennent par manière de breuvage, ou se prennent seulement une fois, ou se réitèrent plusieurs fois. Les remèdes qu’on donne par manière de breuvage, et qu’on fait bouillir, se prennent, ou après avoir longtemps bouilli, ou après un seul bouillon. En un mot, chaque sorte de remède a sa préparation particulière.

Cao dit : Telle était la pratique admirable des anciens à donner ou à prendre des remèdes. Lorsque le siège de la maladie résidait en la partie supérieure, ils réitéraient plusieurs fois la prise : mais la dose ou quantité était petite à chaque fois. Lorsque la maladie avait son siège dans la région inférieure, ils réitéraient aussi plusieurs fois la prise : mais la dose ou quantité était plus grande. Les petites prises sont propres pour humecter peu à peu la région supérieure, et les grandes prises servent à humecter et à rétablir les parties inférieures.

Au reste, toutes les fois qu’on rencontre ces paroles dans les recettes, Fen tsai fou san fou, redoublez et réitérez la prise. Cela se doit entendre par rapport à la disposition du malade, à ses forces, à la grièveté de la maladie, suivant quoi il faut diminuer ou augmenter le nombre des prises et la dose, et ne pas s’attacher opiniâtrement à cette règle.