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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/592

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qui ont leur siège dans quelque partie voisine, employez-y les ngheou fang, et réitérez-les plusieurs fois ; et quand vous en traitez qui résident dans une partie éloignée, employez-y les ki fang, ou recettes impaires ; mais celles-ci ne doivent pas être souvent réitérées.

Si la maladie a son siège dans le poumon, réitérez la prise du remède jusqu’à neuf fois : si c’est dans le cœur, réitérez la prise sept fois : si c’est dans la rate, contentez-vous de cinq : si c’est dans le foie, ne passez pas trois fois : et si c’est dans les reins, une fois suffit. Et c’est la règle ordinaire qu’il faut garder, généralement parlant.

Dans l’usage des remèdes, les petites doses sont à préférer aux grandes, les drogues qui n’ont aucune qualité maligne, sont préférables à celles qui ont quelque qualité vénéneuse : et les petites recettes aux grandes, etc.

Li ché tchin dit : Si la maladie est non-naturelle (ou causée par quelque qualité vicieuse de l’air extérieur), il faut pour la guérir, se servir de remèdes qui tendent à rétablir, ou à entretenir l’habitude du corps dans sa droiture ; et si la maladie est naturelle, et procède de quelque cause interne, il faut, pour la traiter, user de remèdes auxiliaires, ou, qui par leur qualité chaude ou froide, ont le plus de rapport à la maladie : c’est-à-dire, que quand la chaleur est concentrée dans la région basse, à cause d’un froid étranger qui occupe la région supérieure, alors les remèdes dont il faut user, doivent être principalement composés d’espèces, qui soient d’une qualité froide ; on y doit aussi ajouter quelques-uns d’une qualité chaude : et ainsi, la chaleur concentrée au-dessous du diaphragme se dissipant par le moyen des espèces d’une qualité froide, qui sont la base du remède, le froid qui occupe la région supérieure, se dissipera aussi par le moyen des espèces ajoutées, qui sont d’une qualité chaude.

Que si, au contraire, la maladie est causée par un froid concentré en bas, et par une chaleur étrangère, qui occupe la partie haute, et l’empêche de se dissiper : alors la base des remèdes doit être d’espèces qui soient d’une qualité chaude, auxquelles on joindra néanmoins pour auxiliaires quelques espèces qui soient d’une qualité froide : et ainsi le froid concentré en bas, au-dessous du diaphragme, venant à se dissiper par le moyen des espèces d’une qualité chaude, qui sont le principal du remède, la chaleur qui occupe la région haute, sera aussi dissipée par le moyen des espèces auxiliaires, qui sont d’une qualité froide. Et c’est là en quoi consiste le secret admirable de la médecine, qui emploie tantôt le froid, pour servir comme de véhicule au chaud, et tantôt le chaud, pour servir de véhicule au froid, et pour chasser et rétablir l’un par l’autre. Il faut raisonner de même, à proportion, de la qualité fraîche, et de la qualité tempérée.

Van fou dit : L’altération des humeurs est un effet des maladies : la guérison des maladies dépend des recettes : la détermination des recettes dépend de la volonté de l’homme. Il y a sept sortes de recettes. La première est le ta fang, ou grande recette. La seconde est le siao fang, ou