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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/593

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petite recette. La troisième est le hoang fang, ou recette lente. La quatrième est le kii fang, ou recette prompte. La cinquième est le ki fang, ou recette impaire. La sixième est le ngheou fang, ou recette paire. Et la septième est le fou fang, recette auxiliaire, ou doublement paire.

Dans la composition des recettes, on a égard aux qualités et aux saveurs des espèces. Les quatre qualités, savoir, le chaud, le froid, le frais et le tempéré, tirent leur origine du ciel : et les six saveurs, savoir, l’acide, l’amer, la saveur forte, (gravis sapor) le salin, le doux, et le fade, tirent leur origine de la terre.

Les plus grossières qualités, qui ont comme du corps, sont les saveurs : et celles qui sont plus subtiles, et n’ont rien de corporel, sont proprement les cinq qualités : les qualités tiennent d’yang, et les saveurs tiennent d’yn : Or, parmi les saveurs, celles qui ont la propriété de dissiper, et de pousser au-dehors par les sueurs, et par la transpiration, telles que sont la saveur forte et la douce, sont les saveurs d’yang : et celles qui ont la propriété d’attirer, ou de faire sortir par haut (par exemple les vomitifs), ou de chasser en bas par les selles (par exemple les purgatifs), tels que sont l’acide et l’amer, sont les saveurs d’yn : le salin doit être mis dans le même rang, car il a les mêmes vertus. Pour le fade, qui a une vertu apéritive et expulsive, c’est une saveur d’yang.

Or, dans l’usage des remèdes, il faut avoir égard aux symptômes et indications des viscères et du reste des entrailles, suivant la disposition desquels on détermine quand il faut employer les remèdes astringents ou dissipants, les remèdes prompts ou lents, les remèdes humectants ou desséchants, les remèdes affaiblissants ou fortifiants, selon les saveurs et qualités d’un chacun : ce qui a donné occasion aux sept sortes de recettes qui sont en usage, etc.


1. Ta fang ou grande recette.

Le médecin Ki pé dit : le ta fang, ou la grande recette, est composée de douze espèces de drogues ou remèdes, dont une est de l’ordre du kiun, ou souverain ; c’est-à-dire, du premier ordre : deux sont de l’ordre des tchin, ou ministres ; c’est-à-dire, du second ordre : et neuf sont de l’ordre des tso, ou officiers subalternes ; c’est-à-dire, du troisième ordre.

Le tchong fang, ou recette moyenne, est composée de neuf espèces, dont il y en a une du premier ordre, trois du second ordre, et cinq du troisième.

Le siao fang, ou petite recette, est composée seulement de trois espèces, dont une est du premier ordre, et les deux autres sont du second.

Tchong tching dit : Il y a deux sortes de ta fang, ou grandes recettes. La première est celle qui est composée de treize espèces, dont une est du premier ordre, trois du second, et neuf du troisième. Dans les maladies où l’on remarque des indications ou symptômes différents, et où conséquemment la cause du mal n’est pas unique ; il ne faut pas ordinairement employer les recettes où il n’y a qu’une ou deux espèces de drogues.

La seconde sorte de ta fang, ou grande recette, est celle où la dose est forte, et dont la prise ne se réitère pas, et cette sorte de recette est propre