Aller au contenu

Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/611

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Pour la phtisie, accompagnée de vomissement de sang.

Quand le mal presse, il faut auparavant arrêter le crachement de sang avec le che yo fan[1]. Après quoi le malade doit être extrêmement fatigué. Le gin seng cru sera le plus efficace remède : il en faut prendre du meilleur, le poids d’une once ; plus, cinq grosses jujubes, avec deux tasses d’eau, qu’il faudra faire bouillir jusqu’a ce qu’il n’en reste qu’une, ce qui fera une prise ; après laquelle le sommeil survenant, la maladie se dissipera. On ne laissera pas de continuer d’en prendre encore cinq ou six fois, et l’on se souviendra qu’il faut vivre de régime.


Pour les hémorragies, ou pertes de sang.

Lorsque dans les maladies qui sont causées par quelque agitation extraordinaire des passions, ou par quelque excès de débauche, il arrive que par la rupture de quelque vaisseau, le malade jette beaucoup de sang par la bouche ou par le nez, si on ne le secourt promptement, le mal deviendra plus fort que tous les remèdes. En voici un excellent.

Il consiste à prendre du gin seng, et le faire sécher au feu ; du cyprès qu’il faut faire cuire au bain de vapeur, puis le sécher au feu ; plus du king kiai[2] rôti ; plus du tsun sing ; de chaque sorte une demie once, qu’il faut réduire en poudre, et les mêler avec trois drachmes de fleur de farine, les délayant dans de l’eau fraîche : en sorte qu’il s’en fasse une espèce de colle claire, qu’il faut faire prendre au malade de moment en moment à petites gorgées. La première fois qu’on en prendra, le sang s’arrêtera à l’instant.


Pour le saignement de nez, qu’on ne saurait arrêter.

Prenez du gin seng, quelques branches de saule, planté dans les quinze jours après l’équinoxe du printemps ; réduisez l’un et l’autre en poudre ; donnez-en une drachme à chaque prise, et trois fois par jour, dans de l’eau de rivière ou de ruisseau, qui ait son cours vers l’orient. Au défaut du saule, on peut se servir du cœur de ces petites noisettes que produit le nénuphar d’orient.


Pour les hémorrhagies de gencives.

Prenez du gin seng, du fou lin rouge, et du me men tong[3] deux drachmes de chacun. Faites cuire le tout dans une tasse d’eau, jusqu’à

  1. C’est une poudre de dix ingrédients.
  2. Nom de plante.
  3. Espèce de scorsonère.