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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/639

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DU SAN TSI.


Description de cette plante.


Le san tsi est plus facile à trouver : c’est une plante qui croît sans culture dans les montagnes des provinces de Yun nan, de Koei tcheou et de Se tchuen. Elle pousse huit tiges, qui n’ont point de branches. La tige du milieu est la plus haute, et a le corps rond. Il en sort trois feuilles semblables à celles de l’armoise : elles sont attachées à la tige par une queue de grandeur médiocre : elles ne sont pas veloutées, mais luisantes : leur couleur est d’un vert foncé. Les sept autres tiges qui n’ont pas plus d’un pied et demi de hauteur, et dont le corps est triangulaire, naissent de la première tige qui les surmonte, trois d’un côté, et quatre de l’autre : elles n’ont chacune qu’une seule feuille à l’extrémité supérieure : c’est ce qui lui a fait donner le nom de san tsi, qui veut dire trois et sept, parce que la tige du milieu a trois feuilles, et les sept autres tiges n’en ont en tout que sept. Toutes ces tiges sortent d’une racine ronde, de quatre pouces de diamètre. Cette racine en jette quantité d’autres petites, oblongues, de la grosseur du petit doigt, dont l'écorce est dure et rude : l’intérieur est d’une substance plus molle et de couleur jaunâtre. Ce sont ces petites racines qu’on emploie particulièrement dans la médecine. La tige du milieu est la seule qui ait des fleurs blanches : elles croissent à la pointe en forme de grappe de raisin, et s’épanouissent sur la fin de la septième lune, c’est-à-dire, au mois de juillet. Quand on veut multiplier cette plante, on prend la grosse racine, qu’on coupe en rouelles, et qu’on met en terre vers l’équinoxe du printemps. Un mois après, elle pousse ses tiges ; et au bout de trois ans c’est une plante formée, qui a toute la grandeur et la grosseur qu’elle peut avoir.


Ses usages.


Les médecins chinois prennent les tiges et les feuilles vers le solstice d’été. Ils les pilent, pour en exprimer le jus, qu’ils mêlent avec de la chaux comme en farine, en sont une masse qu’ils sèchent à l’ombre, et s’en servent pour guérir les plaies. Ils usent de ce même jus mêlé avec le vin, pour arrêter les crachements de sang : mais ce remède n’a de vertu qu’en été, et qu’à l’égard de ceux qui sont sur les lieux. C’est pourquoi à la fin de l’automne ils arrachent les grosses racines, et coupent les petites oblongues, dont je viens de parler, puis les font sécher à l’air, pour être transportées dans les autres provinces. Les plus pesantes de ces petites racines, dont la couleur est d’un gris tirant sur le noir, et qui