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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/643

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un trou en forme de puits, de soixante-dix pieds de profondeur, qui communique, à ce que disent les Chinois, avec un lac, ou avec quelque grand réservoir d’eau souterraine. L’eau qu’on en tire, est très claire, et plus pesante que l’eau commune. Si on la mêle avec de l’eau trouble, elle l’éclaircit d’abord en précipitant les saletés au fond du vase, de même que l’alun éclaircit les eaux bourbeuses. C’est de l’eau de ce puits qu’on se sert pour faire le Ngo kiao, qui n’est autre chose qu’une colle de peau d’âne noir.

On prend la peau de cet animal tué tout récemment : on la fait tremper cinq jours de suite dans l’eau tirée de ce puits, après quoi on la retire pour la racler, et la nettoyer en dedans et en dehors : on la coupe ensuite en petits morceaux, et on la fait bouillir à petit feu dans l’eau de ce même puits, jusqu’à ce que ces morceaux soient réduits en colle, qu’on passe toute chaude par une toile, pour en rejeter les parties les plus grossières, qui n’ont pu être fondues : puis on en dissipe l’humidité, et chacun lui donne la forme qui lui plaît. Les Chinois la jettent en moule avec des caractères, des cachets, ou les enseignes de leurs boutiques.


Ses vertus.


Les Chinois attribuent beaucoup de vertus à ce remède : ils assurent qu’il dissout les phlegmes ; qu’il est ami de la poitrine ; qu’il facilite le mouvement des lobes du poumon, qu’il arrête l’oppression, et rend la respiration plus libre à ceux qui ont l’haleine courte, qu’il rétablit le sang, et tient les boyaux en état de faire leurs fonctions, qu’il affermit l’enfant dans le sein de sa mère, qu’il dissipe les vents et la chaleur ; qu’il arrête le flux de sang, et provoque l’urine, etc. Ce qu’il y a de plus certain, est que cette drogue, prise à jeun, est bonne pour les maladies du poumon ; l’expérience l’a confirmé plusieurs fois. Ce remède est lent, et il faut le continuer longtemps. Il se prend en décoction avec des simples ; quelquefois aussi en poudre, mais plus rarement.


DE LA CIRE BLANCHE.


FAITE PAR DES INSECTES, ET NOMMÉE
tchang pe la, c’est-à-dire, cire blanche d’insectes.


Ki dit : La cire blanche dont il s’agit ici, n’est pas la même que la cire blanche des abeilles. Ce sont de petits insectes qui la forment. Ces insectes sucent le suc de l'espèce d’arbres nommés tong tsin, et à la