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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/657

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Pour la galle, dont la peau est mince et aisée à crever, prenez deux onces de cette huile, et deux drachmes d’argent vif, avec cinq drachmes de camphre : broyez le tout ensemble, et faites-y entrer de la salive, jusqu’à ce qu’il ne s’y élève plus de bubes : lavez et nettoyez bien les galles avec de l’eau chaude, et appliquez-leur cet onguent.

Pour les froncles des petits enfants, où il y a des vers, faites un habit de vieux taffetas, et ayant fait fondre de cette huile, frottez-en l’habit, et revêtez-en l’enfant. Le lendemain les vers seront sortis, et paraîtront au-dessus de l’huile.


REMÈDE CHINOIS,


pour la dysenterie.


Ce remède fut communiqué au père Parrenin par un mandarin du premier ordre, à condition qu’il ne le publierait pas à la Chine, parce qu’il voulait le laisser à ses enfants. C’est assez l’ordinaire que les Chinois, même les grands seigneurs, qui ont des recettes particulières, les regardent comme des secrets de famille, dont ils ne font part qu’à leurs fils. La mort qui surprit ce mandarin, ne lui laissa pas le temps de communiquer ce secret à sa famille.

Lorsqu’il m’en donna la recette, dit le père Parrenin, je n’y eus pas d’abord beaucoup de confiance, parce que la préparation m’en parut longue et embarrassée de conditions, qui ne semblaient propres qu’à rendre le secret plus mystérieux et plus difficile. Cependant j’en voulus faire l’expérience, et j’en donnai la recette au frère Rhodes, médecin et apothicaire, et après sa mort au frère Rousset, qui lui a succédé : l’un et l’autre m’ont assuré, que de cent malades, ils en guérissaient plus de quatre-vingt ; qu’il n’est pas violent comme l’hypecacuana, qui cause des tranchées douloureuses ; que ce remède n’en cause aucune, et ne purge pas comme l’autre, qu’il est aisé à prendre, et qu’on le donne en petite dose.

J’en ai souvent donné moi-même à des riches et à des pauvres, continue le père Parrenin, et presque tous ont été guéris. Deux de nos missionnaires, après avoir tenté inutilement plusieurs remèdes chinois et européens, furent guéris par celui-ci. Voici de quelles drogues il est composé, et quelle en est la préparation.

La première drogue se nomme Mao chan tsang tcheou. Elle est composée, comme on voit, de quatre caractères : les deux premiers, mao chan, signifient le lieu d’où on l’a tirée : c’est une montagne dans la province de Kiang si. Cette drogue doit être trempée un jour et une nuit dans l’eau tiède, où l’on a lavé le riz pour le faire cuire. On y ajoute