Aller au contenu

Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/682

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VII.

Ne dormez point sur des peaux de tigres ou de léopards : si les poils de ces animaux vous entraient tant soit peu dans la chair, vous éprouveriez combien ils sont venimeux.

Ne dormez point non plus à l’air, à la rosée, sur des pierres froides, ou dans un lieu humide, ni même sur des lits ou sur des chaises vernissées : cette indiscrétion causerait des paralysies, des dartres, et des maladies froides.

Il est de même dangereux de se reposer sur des chaises ou sur des pierres fort échauffées par le soleil : une chaleur maligne s’insinuerait dans le corps, fixerait les humeurs en quelque endroit, et y causerait un abcès.


Voilà un précis des leçons que donne le médecin chinois pour se conserver la santé, et prolonger ses jours jusqu’à une extrême vieillesse.

On sera sans doute surpris que les Chinois, étant si peu versés dans la science de l’anatomie, qui est la partie la plus importante de la médecine, pour découvrir les causes des maladies, on leur voit faire néanmoins des raisonnements qui semblent supposer cette connaissance. Ils suppléent à ce qui leur manque de ce côté-là par leur expérience, et par leur habileté à conclure des battements du pouls, quelle est la disposition interne des viscères, afin de les rétablir dans leur état naturel, par des remèdes proportionnés. Et dans le fonds on ne voit pas mourir un plus grand nombre des malades qu’ils traitent, qu’il n’en meurt entre les mains des plus habiles médecins d’Europe.

Du reste, l’expérience personnelle d’un médecin, qui a su rétablir sa santé, ruinée dès l’enfance, doit, ce semble, accréditer les moyens dont il s’est servi. Je doute néanmoins que les règles qu’il prescrit, soient aussi goûtées en Europe, qu’elles le sont à la Chine.


Fin du troisième volume.