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Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/17

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moins, nous avons tenu à fixer les idées également sur ce point.

En bref, présence de l’Asie, c’est l’apparition de l’âme chinoise, de l’âme japonaise, c’est l’arrivée sur notre plan d’action de façons de penser et d’agir qui ne sont pas les nôtres, mais qui dorénavant s’ajouteront aux nôtres. S’y mêleront-elles ou y resteront-elles simplement juxtaposées ? En un mot quelle valeur réelle faut-il leur accorder ? C’est à quoi nous essayerons de répondre.

S’il est un fait sur lequel nous sommes souvent revenu à propos de l’Extrême-Orient, c’est celui de l’œuvre entreprise par les Européens sur les peuples d’Asie pour les instruire, les élever, les transformer dans un but qui certes n’était pas absolument désintéressé, mais qui pourtant avait sa noblesse et sa grandeur.

Cette œuvre a porté certains fruits que les Européens n’avaient pas prévus ou auxquels ils n’avaient qu’insuffisamment pensé et qui les surprirent. Il est pourtant naturel que des peuples auxquels vous inculquez votre savoir et vos doctrines les utilisent et, ce faisant, prétendent à se placer sur le même plan que leurs éducateurs ; il faut être logique avec soi-même et accepter les conséquences de ses actes ; celle-ci comme les autres. Les leçons de l’Europe furent pour les peuples d’Asie une sorte de Risorgimento ; elles