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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/111

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dans son écharpe, & reprit le chemin du Palais de Ninette. La nuit l’ayant surpris, il survint un orage si terrible, que le Prince fut obligé de chercher un azile. On sent bien que ce n’étoit pas pour lui. Les Amans & les Princes ne craignent rien ; mais il vouloit mettre Zirphile à couvert ; outre que dans l’obscurité il craignoit d’aller donner contre quelqu’arbre, de la tête de la Princesse ou de la sienne. Dans cet embarras il apperçut de loin une lumiere vers laquelle il dirigea ses pas. Après avoir marché, au hazard de casser la tête la plus chere, c’est-à-dire celle de la Princesse, il arriva au pied d’un Pavillon qui terminoit un Jardin, il frappa à la porte. Un moment après il vit paroître une vieille qui tenoit une chandelle à la main, & qui lui demanda, en grondant, qui il étoit, & ce qu’il cherchoit. Acajou n’avoit garde de se faire connoître dans un