Aller au contenu

Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’ils n’ayent encore aucunes idées ; nous les éleverons nous-mêmes ; ils ne verront jamais d’autres personnes ; & nous leur formerons le cœur à notre gré : les préjugés de l’enfance sont presqu’invincibles. Mon parti, ajoûta-t-elle, est déjà trouvé : le Roi des Acajous n’a qu’un fils qui a environ deux ans, je vais lui demander de m’en confier l’éducation ; il n’oseroit me refuser, il craindroit mon ressentiment : & l’on fait plus pour ceux que l’on craint, que pour ceux que l’on estime. J’aurai soin d’en user ainsi pour vous à l’égard de la premiere petite Princesse qui naîtra. »

Podagrambo approuva un plan si bien concerté, & la Fée partit sur son grand Dragon à moustache, arriva chez le Roi des Acajous, & lui fit sa demande, que le pauvre Prince n’osa refuser.