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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/28

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qui les avertit de ce qui leur est contraire. La Fée ne regrettoit plus les dragées de présomption ; elle ne doutoit point que la naissance d’Acajou ne lui en donnât toujours assez : mais jamais elle ne put lui faire goûter ni des unes ni des autres : Elle les donna à un Voyageur comme une curiosité très-précieuse, en y ajoutant la vertu de se multiplier. Celui qui les reçut les apporta en Europe, où elles eurent un succès brillant. Ce furent les premières dragées qu’on y vit. Tout le monde en voulut avoir ; on se les envoyoit en present ; chacun en portoit sur soi dans des petites boëtes ; on se les offroit par galanterie, & cet usage s’est conservé jusqu’aujourd’hui. Elles n’ont pas toutes la même vertu, mais les anciennes ne sont pas absolument perdues. Cependant Harpagine imagina de donner une si mauvaise éducation au prince Acajou, que cela vaudroit toutes les dragées du monde.