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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/31

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combien les lunettes nuisent à l’esprit, c’est de voir que de vieux surveillans sont tous les jours trompés par de jeunes amans sans expérience, & l’on ne peut s’en prendre qu’aux lunettes. À l’égard de la bequille, elle servoit à rendre la démarche plus sûre en la rallentissant. Ninette ne se servoit du présent des Fées, que lorsqu’il étoit question de conduire une affaire délicate ; elle étoit d’ailleurs la meilleure créature qu’on pût voir, l’ame ouverte, le cœur tendre, & l’esprit étourdi la rendoient une femme adorable. Les Fées qui assistoient à la naissance de la princesse, songeoient à la doüer, suivant la coûtume, & en vraies femmes commencérent leurs dons par la beauté, les graces, & tous les dehors séduisans, quand Harpagine, dont la malice étoit plus éclairée que la bienveillance des autres, dit, en gromelant entre ses dents : « Oui, oui,