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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/44

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buter il entreprit de toucher le cœur, afin d’obtenir la main. Il se tourmentoit donc à chercher tous les moyens de plaire : malheureusement, plus on les cherche, moins on les trouve. Il voulut imiter les agréables de la cour ; mais tout ce qui ne les rendoit que ridicules, le faisoit paroître plus maussade. Il y a des ridicules qui ne vont pas à toutes sortes de figures, il y en a même de compatibles avec les graces ; & Podagrambo ne brilloit pas par ceux-là : plus il vouloit faire le fat, plus il prouvoit qu’il n’étoit qu’un sot. Enfin, car je n’aime pas les histoires alongées, après avoir fort ennuyé la Cour par ses sotises, & encore plus fatigué Zirphile par ses fadeurs, il n’étoit pas plus avancé que le premier jour ; on le trouvoit le plus plat Génie qu’on eût encore vû : c’étoit un discours qu’on répétoit depuis les appartemens jusqu’au Grand-commun.