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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/49

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ment ; n’ayant pas la moindre idée du vice, elle ne pouvoit pas avoir de pudeur. Ils s’assirent sur l’herbe : c’est là qu’ils s’embrassent. Ils se serrent étroitement. Zirphile se livre à tous les transports de son amant, elle le reçoit dans ses bras. Acajou porte la main sur la gorge naissante de sa chere Zirphile ; il appuye sa bouche sur la sienne : leurs ames volent sur leurs lévres ; elles se confondent ; elles sont plongées dans une yvresse divine ; elles nagent dans les plaisirs, & sont emportées par un torrent de délices ; leurs desirs s’enflammoient, & ils ne comprenoient pas qu’ils pussent être aussi heureux, & desirer encore. Ils jouissoient de toutes les beautés qu’ils voyoient ; ils ne s’imaginoient pas qu’il y en eût de cachées d’où dépendoit le dernier période du bonheur. Il me semble cependant qu’ils n’ont pas mal profité d’une premiere leçon.