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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/53

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le Génie qui les surprit. Les sots ne vivent que des fautes des gens d’esprit. Il apperçut un soir ces jeunes Amans qui se retiroient, il en fut outré de rage ; mais comme il avoit pour maxime de ne jamais rien faire sans demander conseil, quoiqu’il n’en fît ensuite qu’à sa tête ; il résolut de consulter Harpagine. La méchante Fée en apprenant cette nouvelle, conçut le plus violent dépit : le Génie lui dit, qu’il n’y avoit point d’autre moyen de se venger que d’enlever la Princesse.

Quoique la Fée fût aussi furieuse que lui, elle aimoit encore mieux écarter sa rivale que de la voir dans le même lieu que son amant ; elle cacha donc son inquiétude, & dit au Génie, qu’il falloit qu’il se chargeât de cette entreprise, se flattant qu’il n’auroit jamais l’esprit d’y réussir.