Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux femmes ; car pour moi je n’aurois jamais imaginé celui-là, & je m’en allois comme un sot. Il détache aussi-tôt l’écharpe & la remet à la Princesse, en lui baisant la main ; mais elle n’ayant plus rien à craindre, le repoussa avec mépris : Retire-toi, perfide, lui dit-elle, ou crains le courroux des Fées, cette écharpe est pour moi le gage de leur protection ; en achevant ces mots, elle s’éloigna, & laissa le Génie confondu & arrêté par une force à laquelle il sentoit que son pouvoir étoit forcé de céder. Il ne tint qu’à lui d’admirer encore plus qu’il n’avoit fait la présence d’esprit de Zirphile. Cette réflexion ne fut pas sans doute celle qui l’occupa le plus. Après être resté quelque tems immobile, il revint, confus & désespéré trouver Harpagine, & lui raconta par quel charme son pouvoir avoit été inutile.