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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/60

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Si la Fée apprit avec dépit la vertu de l’écharpe enchantée, elle en fut un peu consolée par le mauvais succès de l’entreprise du Génie ; elle lui cacha cependant le différent intérêt qu’elle y prenoit, & comme ces consolateurs ne sont jamais plus éloquens, que lorsqu’ils ne sont pas affligés eux-mêmes, elle le calma, en lui promettant de détruire l’enchantement de l’écharpe, & de le rendre maître de la Princesse.

La Fée ignoroit le malheur qui la menaçoit elle-même, tandis qu’elle délibéroit avec le Génie sur les moyens de rétablir leur puissance, Acajou courut à la palissade ; après avoir quelque tems attendu Zirphile, l’impatience l’avoit fait entrer dans le Parc de Ninette ; & partagé entre la crainte & le desir, il étoit insensiblement parvenu jusqu’au Palais.