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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/63

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devinrent en secret rivales de son Amante. Acajou étoit si rempli de son amour, qu’il n’appercevoit seulement pas les agaceries dont il étoit l’objet ; on lui en fit de toutes les especes ; mais lorsqu’il fut bien avéré que les cœurs de ces amans étoient fermés à tout autre sentiment qu’à leur amour, il fut généralement décidé que Zirphile étoit encore plus sotte depuis qu’elle aimoit, qu’elle ne l’étoit auparavant ; que la beauté d’Acajou étoit sans phisionomie, qu’elle n’avoit rien de piquant, que leur amour étoit aussi ridicule que nouveau à la Cour, & que cela ne faisoit pas une société.

On ne fit donc plus aucune attention sur lui, & ils étoient si occupés l’un de l’autre, qu’ils n’apperçurent pas plus la désertion que l’empressement de la Cour.