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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/64

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Ninette qui veilloit auparavant avec tant de soin sur la conduite de Zirphile contre la témérité des étourdis de la Cour, la laissoit sans inquiétude avec Acajou ; elle croyoit que le véritable amour est toujours respectueux, & que plus un amant desire, moins il ose entreprendre. La maxime est délicate, mais je ne la crois pas absolument sûre ; cependant elle ne fut pas contredite par l’événement.

On n’attendoit que les Rois d’Acajou & de Minutie pour célébrer le mariage ; leurs Ambassadeurs étoient arrivés, & avoient déja tout réglé : les livrées étoient faites ; on finissoit les habits, il n’y manquoit pas un pompon ; on avoit fait venir les dernieres modes de Paris, de chez Du Chapt sur des Poupées de la grandeur de Ninette. En un mot, tout l’essentiel étoit prêt ; il ne