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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/67

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restoit plus à régler que ce qui regardoit les loix des deux États, & l’intérêt des peuples.

Les deux amans ne se quittoient pas un instant ; souvent, pour se dérober au tumulte de la Cour, ils passoient les jours dans les bosquets les plus écartés du parc. Ils se faisoient mille carresses innocentes ; ils se disoient continuellement ces riens si intéressans pour les amans, qu’on répète sans cesse, qu’on n’épuise jamais, & qui sont toujours nouveaux.

Un jour qu’ils goûtoient un de ces entretiens délicieux, la chaleur obligea Zirphile d’ôter son écharpe pour causer avec plus de liberté. Harpagine qui s’étoit rendue invisible pour les surprendre, parut à leurs yeux escortée par la Fée Envieuse, montée sur un char tiré par des serpens & entourée d’une