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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/95

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les jeunes gens depuis qu’elle avoit perdu la sienne.

Comme il n’étoit pas nécessaire de l’avoir pour la mépriser, & qu’il suffisoit de l’avoir eüe pour s’en dégoûter, il la quitta deux jours après. Il en prit une autre d’une figure charmante, d’un cœur tendre, d’un caractere doux, & à qui il ne manquoit pour mériter d’être aimée, que de recevoir moins d’amans.

Acajou dédaigna de la fixer, & lui donna bien-tôt plusieurs rivales. Il n’étoit occupé que d’en étendre la liste, toutes s’empressoient de s’y faire inscrire, & ne le trouvoient aimable que depuis qu’il étoit incapable d’aimer.

Après avoir eu un assez grand nombre de