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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/96

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femmes célébres pour se mettre en crédit, il résolut d’en séduire quelqu’unes, uniquement pour leur faire perdre la réputation de vertu qu’elles avoient. S’il apprenoit qu’il y eût une femme tendrement aimée d’un époux chéri, elle devenoit aussi-tôt l’objet de ses soins, & tel étoit le travers qu’inspire le titre d’homme à la mode, qu’il réussissoit par tout ce qui auroit dû le faire échouer.

Les affaires que le Prince avoit à la Cour ne l’empêchoient pas de descendre dans la Bourgeoisie, où ses succès étoient d’autant plus rapides, que celles qu’il soumettoit croyoient s’associer aux femmes du monde, parce qu’elles en partagoient les sotises. Les hommes même, au lieu de le haïr, lui portoient envie, & le recherchoient en l’admirant sans l’estimer.