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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/99

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portable : un honnête homme seroit malheureux d’y être condamné. Sans être plus raisonnable, il devint triste. D’ailleurs, le propre de l’esprit seul est d’exciter d’abord l’admiration, & de fatiguer ensuite ses propres admirateurs. La plûpart des femmes qui avoient eu l’ambition de lui plaire commencérent à rougir de se trouver sur une liste trop nombreuse, & le désavouoient : on l’accusoit encore d’être méchant, sous prétexte qu’il faisoit des chansons & des tracasseries, qu’il railloit ses meilleurs amis, & qu’il donnoit des ridicules à tout le monde. Cependant il n’avoit aucune mauvaise intention, il ne vouloit que se divertir en amusant les autres : mais on est toujours injuste.

Ninette ne comprenant pas comment son cher Acajou pouvoit cesser d’être à la mo-