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Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 1.djvu/22

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moment après il dit : Je conviens qu’il eût peut-être été préférable qu’Anaïs se fût montrée la fidelle image de ma Virginie ; mais à la touchante douceur de ton caractère, elle joint l’exaltation du mien : elle est tour-à-tour modeste, fière, patiente, emportée : à beaucoup de tes qualités, elle unit quelques-uns de mes défauts. Son imagination cherche continuellement à s’exercer ; son cœur éprouve, en secret, le besoin impérieux d’aimer encore autre chose que nous : il est donc de notre prudence de ne pas contrarier le noble penchant qu’un mot a suffi pour développer en elle. Oui, puisque la nature lui créa une ame ardente, il lui faut