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Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 1.djvu/39

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parens et de quelques-uns de leurs savans amis, absente d’un époux dont la présence ne lui rappelait que d’importunes chaînes, s’imaginait quelquefois n’être encore qu’Anaïs. Elle allait dès le point du jour, un de ses auteurs favoris en main, s’enfoncer dans les routes solitaires qui environnaient son habitation ; elle choisissait, pour s’y asseoir, l’endroit le plus agreste, et, là, jouissait avec transport du charme des beaux vers, et de celui d’un paysage varié. Lorsque la cloche du déjeûner se faisait entendre, elle s’empressait de cueillir la fleur que sa mère aimait le mieux, et courait la lui offrir ; un tendre baiser était le prix de ce tendre soin.