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Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 1.djvu/72

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sa femme. Elle put s’abandonner, sans contrainte, à sa mélancolie.

Elle fit élever au milieu de son parc un mausolée à la mémoire de ses parens. Elle passait une partie de ses journées dans ce lieu ; là, son imagination remplie des rêves poétiques d’Ossian, elle voyait sans cesse errer autour d’elle l’ombre de son père et de sa mère ; entendait leurs voix dans le souffle du vent qui agitait le feuillage, et ne se croyait plus entièrement seule au monde. Un soir que, toute entière à l’exaltation de ses pensées, elle s’était endormie assise sur une des marches du lugubre monument, M. de Crécy lui apparut en songe ; elle s’imagina