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Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 1.djvu/75

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les idées de sa maîtresse ; elle l’examinait avec curiosité, et n’osait l’interroger. Anaïs était dans un de ces momens où l’ame ne peut contenir en soi ses transports ; elle les laissa éclater devant Rosine, lui raconta la vision qu’elle avait eue, les nouveaux projets dont elle était animée, et lui peignit avec feu la noble joie qu’elle éprouverait le jour où elle pourrait déposer sur le tombeau de son père la palme des arts.

Rosine, qui ne comprenait rien à ce langage, craignit d’abord que la tête de sa maîtresse ne fût égarée ; mais quand elle la vit reprendre ses anciennes occupations, visiter ses vassaux, les combler de bienfaits, et sourire avec bonté à l’expression de leur