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Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 1.djvu/74

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une agitation inexprimable. Mon père ! s’écria-t-elle avec le plus vif enthousiasme, mon père ! tu seras satisfait ; un vain orgueil ne m’égare point. Tu me l’as dit cent fois, la véritable source du génie est dans l’ame, et je sens que la mienne renferme tout ce qu’il faut pour égaler, pour surpasser peut-être les femmes célèbres dont tu m’appris à révérer le nom !

En achevant ces paroles, Anaïs se relève dans une sorte d’ivresse, et reprend la route du château. L’extrême vivacité de sa démarche, l’éclat extraordinaire que jetait son regard, peu d’heures avant si languissant encore, apprirent à Rosine qu’il venait de s’opérer une grande révolution dans