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Page:Dugas - Psyché au cinéma, 1916.djvu/75

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pace éclairé sa tunique pourpre, jette, ça et là, en pluie mystérieuse, les germes qui, demain, feront éclater sur le sol des milliards d’existences. De toutes parts, la résurrection commence à sourdre du sol : tulipes et jacinthes s’épanouissent avec leur haute allure sur de frêles tiges.

L’herbe a des senteurs exquises, et de la terre qui s’abreuve de la fraîche rosée des aurores, montent des arômes mêlés de jubilations sourdes, inarrêtées. Dans l’atmosphère, on croirait voir flotter des lueurs échappées de l’éternel Éden, et, au cœur de tous les objets de la création, gît comme une parcelle de la splendeur éthérée. Dominateur, immuable géant qui écrase la vanité des choses et des

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