Page:Dumas, Ascanio, 1860.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
ASCANIO.

trousseau de clefs, qu’à la fin de son investigation il lui rendit fidèlement.

— Et maintenant, dame Perrine, dit Ascanio, me voici à vos ordres.

— Eh bien ! rentrons donc un instant au Petit-Nesle, jeune homme, puisque vous pensez comme moi que la chose est convenable.

— Comment donc ! ce serait de la plus grande impolitesse que d’agir autrement.

— Mais, motus avec Colombe sur le sujet de votre visite.

— Oh ! mon Dieu ! de quoi vais-je lui parler alors ! s’écria Ascanio.

— Vous voilà bien embarrassé, beau jouvenceau ! ne m’avez-vous pas dit que vous étiez orfèvre ?

— Sans doute,

— Eh bien ! parlez-lui bijoux ; c’est une conversation qui réjouit toujours le cœur de la plus sage. On est fille d’Eve ou on ne l’est pas, et si l’on est fille d’Eve, on aime ce qui brille. D’ailleurs, elle a si peu de distraction dans sa retraite, pauvre enfant ! que c’est une bénédiction de la récréer quelque peu. Il est vrai que la récréation qui conviendrait à son âge serait un bon mariage. Aussi, maître Robert ne vient pas une seule fois au logis que je ne lui glisse dans le tuyau de l’oreille : — Mariez-la donc, cette pauvre petite, mariez-la donc.

Et sans s’apercevoir de ce que l’aveu de cette familiarité pouvait laisser planer de conjectures sur sa position chez messire le prévôt, dame Perrine reprit le chemin du Petit-Nesle et rentra suivie d’Ascanio dans la salle où elle avait laissé Colombe.

Colombe était encore pensive et rêveuse, et dans la