Page:Dumas, Ascanio, 1860.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
ASCANIO.

Ainsi, que ceux qui veulent tourner ailleurs ne fassent pas de façons, que ceux qui veulent rester à la maison ne se gênent pas ; je ne réclame que des cœurs résolus. Si vous me laissez seul avec Pagolo et Ascanio, ne vous inquiétez pas de la chose. Je ne sais pas comment je ferai ; mais ce que je sais, c’est que je n’en aurai pas le démenti pour cela. Mais, sang du Christ ! si vous me prêtez vos cœurs et vos bras, comme je l’espère, gare au prévôt et à la prévôté ! Et maintenant que vous êtes édifiés à fond sur la chose, voyons, parlez, voulez-vous me suivre ?

Il n’y eut qu’un cri.

— Partout, maître, partout où vous nous mènerez !

— Bravo, mes enfans ! Alors vous êtes tous de la plaisanterie ?

— Tous !

— En ce cas, rage et tempête ! nous allons nous divertir ! cria Benvenuto, qui se retrouvait enfin dans son élément ; il y a assez longtemps que je me rouille. Dehors, dehors, les courages et les épées ! Ah ! Dieu merci ! nous allons donc donner et recevoir quelques bonnes estocades I Voyons, mes chers enfans ; voyons, mes braves amis, il faut s’armer, il faut convenir d’un plan, il faut préparer nos coups ; qu’on s’apprête à bien s’escrimer, et vive la joie ! Je vais vous donner tout ce que je possède d’armes offensives et défensives, outre celles qui sont pendues à la muraille, et où chacun peut choisir à volonté. Ah ! c’est une bonne coulevrine qu’il nous faudrait, mais bah ! voilà sa monnaie en arquebuses, en hacquebuttes, en piques, en épées et en poignards ; et puis des cottes de mailles, des casques et des cuirasses. Allons ! en hâte, en