Page:Dumas, Ascanio, 1860.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
147
ASCANIO.

jours un jeu ; devinant que ses amis étaient au nombre des assaillans, ce fut donc parmi ceux-ci qu’il se rangea.

— Eh bien ! mes enfans, dit-il en s’avançant vers le groupe qui attendait que la porte fût enfoncée pour se précipiter dans la place ; nous faisons donc un petit siège ? Peste ! vous ne vous attaquez pas à une bicoque, et c’est une rude tentative que vous entreprenez là, étant si peu de monde devant une si forte place.

— Nous ne sommes pas seuls, dit Pagolo, qui pansait son talon, en montrant de la main Benvenuto et ses trois ou quatre compagnons qui continuaient sur la muraille un feu si bien nourri que les pierres commençaient à pleuvoir infiniment moins drues qu’en commençant.

— Je comprends, je comprends, monseigneur Achille, dit Jacques Aubry, car vous avez, outre une foule d’autres ressemblances dont je ne doute pas, celle d’être blessé au même endroit. Je comprends ; oui, voilà mon camarade Ascanio, et puis le maître sans doute ; là, au haut de la tour.

— Justement, dit Pagolo.

— Et cet autre qui cogne si rudement à la porte, c’est aussi des vôtres, n’est-ce pas ?

— C’est Hermann, dit fièrement le petit Jehan.

— Peste ! comme il y va ! dit l’écolier. Il faut que je lui fasse mon compliment.

Et il s’approcha, les mains dans les poches, sans s’inquiéter autrement des balles qui sifflaient au-dessus de sa tête, du brave Allemand, qui continuait sa besogne avec la même régularité qu’une machine mise en mouvement par d’excellens rouages.

— Avez-vous besoin de quelque chose, mon cher Go-