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ASCANIO.

XV.

QUE LA JOIE N’EST GUÈRE QU’UNE DOULEUR QUI CHANGE DE PLACE.

Tous ces souhaits si vivement exprimés devaient être exaucés avant la fin de la semaine. Seulement leur réussite devait laisser ceux qui les avaient formés plus malheureux et plus tristes qu’auparavant. — C’est la loi : toute joie contient quelque malheur en germe.

Gervaise d’abord ne riait plus au nez de Jacques Aubry. Changement, si on se le rappelle, ardemment, désiré par l’écolier. En effet, Jacques Aubry avait trouvé le lien doré qui devait enchaîner la légère jeune fille. Ce lien fut une jolie bague ciselée par Benvenuto lui-même et figurant deux mains unies.

Il faut savoir que depuis le jour du combat, Jacques Aubry s’était pris de vive amitié pour la franche et souveraine énergie de l’artiste florentin. Il ne l’interrompait pas quand il parlait, chose inouïe ! Il le regardait et l’écoutait avec respect, ce que ses professeurs n’avaient jamais pu obtenir de lui. Il admirait ses ouvrages avec un enthousiasme sinon très éclairé, du moins très sincère et très chaleureux. D’autre part sa loyauté, son courage et sa