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LA MAMAN.

Mais, madame La vicomtesse…

LA VICOMTESSE.

J’ai trois personnes pour faire votre partie de boston.

LE DOMESTIQUE.

Monsieur Olivier Delaunay.

(Les dames sourient et regardent alternativement
Eugène et Olivier.)



Scène IV.

 

Les mêmes, OLIVIER.
OLIVIER.

Madame…

LA VICOMTESSE.

Bonjour, monsieur Olivier, je suis enchantée de vous voir ; vous trouverez ce soir, ici, M. Antony ; j’ai présumé qu’il vous serait agréable de le rencontrer, voilà pourquoi mon invitation était si pressante.

FRÉDÉRIC, allant à Olivier.

Mais je te cherchais partout en entrant ici ; je m’attendais à ce que les honneurs de la maison me seraient faits par toi.

OLIVIER, apercevant Eugène qui vient à eux.

Chut !

FRÉDÉRIC.

Bah !

OLIVIER.

Parole d’honneur !

EUGÈNE.

Bonjour, docteur.

OLIVIER.

Eh bien ! mon ami, les succès ?

EUGÈNE.

Eh bien ! mon cher, les malades ?

OLIVIER.

Siffle-t-on toujours ?

EUGÈNE.

Meurt-on quelquefois ?

LE DOMESTIQUE.

Madame la baronne d’Hervey.

MADAME DE CAMPS, à des dames qui l’entourent.

L’héroïne de l’aventure que je vous racontais.


Scène V.

 

Les mêmes, ADÈLE.
LA VICOMTESSE.

Bonjour, chère Adèle. Eh bien ! vous n’amenez pas votre sœur Clara ?

ADÈLE.

Il y a quelques jours qu’elle est partie pour rejoindre son mari.

MADAME DE CAMPS.

Mais nous la reverrons probablement bientôt ; ces voyages-là ne sont point ordinairement de longue durée.

LA VICOMTESSE, vivement à Adèle.

Chère amie, permettez que je vous présente monsieur Eugène d’Hervilly, que vous connaissez sans doute de nom.

ADÈLE.

Oh ! monsieur, je suis bien indigne ; depuis trois mois j’ai été souffrante, je suis sortie à peine, et par conséquent je n’ai pu voir votre dernier ouvrage.

LA VICOMTESSE.

Profane ! allez-y donc, et bien vite ; je vous enverrai ma loge la première fois qu’on le jouera. — (À Eugène.) Vous m’en ferez souvenir.

LE DOMESTIQUE.

Monsieur Antony !
xxx(Tout le monde se retourne ; les yeux se fixent alternativement sur Adèle et sur Antony qui entre. Antony salue La vicomtesse, puis les dames en masse. Olivier va à lui, ils causent. Eugène le regarde avec curiosité et intérêt.)


Scène VI.

 

Les mêmes, ANTONY
ADÈLE, pour cacher son trouble, s’adresse vivement à Eugène.

Et vous achevez sans doute quelque chose, monsieur ?

EUGÈNE.

Oui, madame.

MADAME DE CAMPS.

Toujours du moyen âge ?

EUGÈNE.

Toujours.

ADÈLE.

Mais pourquoi ne pas attaquer un sujet au milieu de notre société moderne ?

LA VICOMTESSE.

C’est ce que je lui répète à chaque instant ; faites de l’actualité. N’est-ce pas qu’on s’intéresse bien plus à des personnages de notre époque, habillés comme nous, parlant la même langue ?

LE BARON DE MARSANNE.

Oh ! c’est qu’il est plus facile de prendre dans les chroniques que dans son imagination… on y trouve les pièces à peu près faites…