Page:Dumas - Œuvres - 1838, vol.2.djvu/612

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tombeaux.



Scène I

.

Don Juan, entrant ; Don Sanchez, Marthe, agenouillée et priant ; religieuses.

Les vêpres finissent.

DON JUAN, s’adressant à Don Sanchez, qui va sortir.

Mon révérend, pourriez-vous me dire laquelle de ces jeunes filles est sœur Marthe ?

DON SANCHEZ.

Celle qui prie encore quand les autres ne prient déjà plus.

DON JUAN.

Merci, mon père.


Scène II

. Don Juan, Marthe.

Après un moment de silence, Marthe se lève et s’avance vers le bénitier.

DON JUAN, lui présentant de l’eau bénite.

Dieu soit avec vous, sœur Marthe !

MARTHE, le regardant.

Merci, mon frère ; mais d’où savez-vous mon nom ?

DON JUAN.

Je l’ai appris d’une personne qui vous était bien chère ; et, comme sa voix mourante n’aurait pu le répéter une seconde fois, je l’ai retenu à la première.

MARTHE.

Vous connaissiez ma sœur Inès ?

DON JUAN.

J’étais près d’elle lorsqu’elle rendit à Dieu une des plus nobles âmes que Dieu ait envoyées sur la terre.

MARTHE.

Oui ; j’ai vu entrer hier dans cette église des gens qui portaient un cadavre et qui pleuraient ; je leur ai demandé la cause de leurs larmes, et ils m’ont dit qu’ils pleuraient parce que Doña-Inès d’Almeida était morte, et que Doña-Inès était la mère des pauvres. Alors je suis tombée à genoux, et je leur ai dit : « Pleurons ensemble, mes frères, car c’était ma sœur. »

DON JUAN.

Doña Inès est ensevelie dans cette église ? Tant mieux ! Elle verra si je suis un messager fidèle.

MARTHE.

Elle avait une vénération si profonde pour