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Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 5.djvu/173

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Et, pliant les genoux, Chiron offrit sa large croupe aux deux voyageurs, renversant sa tête en arrière pour que sa longue chevelure blanche pût leur servir de bride.

Tous deux se placèrent sur le dos du centaure, qui prit le galop, se plongea dans le fleuve, passa au milieu des syrènes, dont la merveilleuse voix échoua contre l’indifférence d’Isaac et la sagesse d’Apollonius, et il les déposa de l’autre côté du Penée, en face du sphinx, qui, morne et immobile, les regardait venir avec ses yeux de granit.

Chiron cueillit une herbe qu’il chercha pendant quelque temps sur le bord du fleuve, en frotta la bouche de l’animal séculaire : à l’instant même, les lèvres se desserrèrent, et le souffle de vie entra dans son corps.