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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/193

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CXLVIII

RÉVÉLATION.


Balsamo ferma la porte derrière lui, et, apparaissant sur le seuil au moment où Philippe contemplait sa sœur avec une terreur mêlée de curiosité :

— Êtes-vous prêt, chevalier ? demanda-t-il.

— Oui, monsieur, oui, balbutia Philippe tout tremblant.

— Nous pouvons donc commencer à interroger votre sœur ?

— S’il vous plaît, dit Philippe en essayant de soulever avec sa respiration le poids qui écrasait sa poitrine.

— Mais, avant tout, dit Balsamo, regardez votre sœur.

— Je la vois, monsieur.

— Vous croyez bien qu’elle dort, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Et que par conséquent elle n’a aucune conscience de ce qui se passe ici ?

Philippe ne répondit pas, il fit seulement un geste de doute. Alors Balsamo alla au foyer, et alluma une bougie qu’il passa devant les yeux d’Andrée, sans que la flamme lui fit baisser la paupière.

— Oui, oui, elle dort, c’est visible, dit Philippe ; mais de quel étrange sommeil, mon Dieu !

— Eh bien, je vais l’interroger, continua Balsamo ; ou plutôt, vous avez manifesté la crainte que je n’adressasse à votre sœur quelque indiscrète question, interrogez vous-même, chevalier.

— Mais je lui ai parlé, mais je l’ai touchée tout à l’heure : elle n’a point paru m’entendre, elle n’a point paru me sentir.