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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/283

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Le jeune homme courut vers le lit de la servante ; il chercha, et, ne trouvant rien, poussa un cri terrible.

Andrée suivait ses mouvements dans la glace ; elle le vit revenir pâle, les bras inertes, elle comprit une partie de la vérité, et répondit comme un écho, par un soupir, au cri de son frère, elle se laissa tomber sans connaissance sur l’oreiller. Philippe ne s’attendait ni à ce malheur nouveau, ni à cette douleur immense. Il rassembla toute son énergie, et à force de caresses, de consolations, de larmes, il rappela Andrée à la vie.

— Mon enfant ? murmurait Andrée, mon enfant !

— Sauvons la mère, se dit Philippe. Ma sœur, ma bonne sœur, nous sommes tous fous, à ce qu’il paraît ; nous oublions que ce bon docteur a emporté l’enfant avec lui.

— Le docteur ! cria Andrée avec la souffrance du doute, avec la joie de l’espoir.

— Mais, oui ; mais oui… Ah ! mais on perd la tête ici…

— Philippe, tu me jures ?…

— Chère sœur tu n’es pas plus raisonnable que moi… Comment veux-tu que cet enfant… ait pu disparaître ?

Et il affecta un rire qui gagna nourrice et servante.

Andrée se ranima.

— Cependant, j’ai entendu…, dit-elle.

— Quoi ?

— Des pas…

Philippe frissonna.

— Impossible, tu dormais.

— Non ! non ! j’étais bien éveillée ; j’ai entendu !… j’ai entendu !…

— Eh bien, tu as entendu ce bon docteur qui, revenu derrière moi parce qu’il craignait pour la santé de cet enfant, sera venu l’emporter… Il m’en avait parlé, d’ailleurs.

— Tu me rassures.

— Comment ne te rassurerais-je pas ?… C’est si simple !

— Mais alors, moi, objecta la nourrice, moi, que fais-je ici ?

— C’est juste… le docteur vous attend chez vous.

— Oh !