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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/105

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LA SALLE D’ARMES.

demandés arriveront. Il leur commanda force habits, dont il prit la peine de leur expliquer les détails avec sa fastueuse fantaisie. Il était occupé de ce soin lorsque le général Nunziante entra. Il écouta tristement les ordres que donnait le roi : il venait de recevoir les dépêches télégraphiques qui ordonnaient au général de faire juger le roi de Naples, comme ennemi public, par une commission militaire. Mais celui-ci trouva le roi si confiant, si tranquille et presque si gai, qu’il n’eut pas le courage de lui annoncer la nouvelle de sa mise en jugement ; il prit même sur lui de retarder l’ouverture de la commission militaire jusqu’à ce qu’il eût reçu une dépêche écrite. Elle arriva le 12 au soir. Elle était conçue en ces termes :

Naples, Octobre 1815.

« Ferdinand, par la grâce de Dieu, etc., avons décrété et décrétons ce qui suit :

» Art. Ier. Le général Murat sera traduit devant une commission militaire, dont les membres seront nommés par notre ministre de la guerre.

» Art. 2. Il ne sera accordé au condamné