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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/104

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MURAT

froncer le sourcil les champs de bataille d’Aboukir, d’Eylau et de la Moskowa !

Après le dîner Murat rentra dans sa chambre, remit au général Nunziante les diverses lettres qu’il avait écrites, et le pria de le laisser seul. Le général sortit.

Murat fit plusieurs fois le tour de sa chambre, se promenant à grands pas et s’arrêtant de temps en temps devant la fenêtre, mais sans l’ouvrir. Enfin il parut surmonter une répugnance profonde, porta la main sur l’espagnolette et tira la croisée à lui. La nuit était calme, on distinguait toute la plage. Il chercha des yeux la place où était enterré Campana : deux chiens qui grattaient la tombe la lui indiquèrent. Le roi repoussa la fenêtre avec violence, et se jeta tout habillé sur son lit. Enfin, craignant qu’on attribuât son agitation à une crainte personnelle, il se dévêtit, se coucha et dormit, ou parut dormir toute la nuit.

Le 9 au matin les tailleurs que Murat avait