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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/107

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LA SALLE D’ARMES.

La commission s’assembla dans la nuit. Le 13 octobre, à six heures du matin, le capitaine Stratti entra dans la prison du roi, il dormait profondément : Stratti allait sortir, lorsqu’en marchant vers la porte il heurta une chaise ; ce bruit réveilla Murat. — Que me voulez-vous, capitaine ? demanda le roi.

Stratti voulut parler, mais la voix lui manqua,

— Ah ! ah ! dit Murat, il paraît que vous avez reçu des nouvelles de Naples ?…

— Oui, sire, murmura Stratti.

— Qu’annoncent-elles ? dit Murat.

— Votre mise en jugement, sire.

— Et par qui l’arrêt sera-t-il prononcé, s’il vous plaît ? Où trouvera-t-on des pairs pour me juger ? Si l’on me considère comme un roi, il faut assembler un tribunal de rois ; si l’on me considére comme un maréchal de France, il me faut une cour de maréchaux, et si on me considère comme général, et c’est le moins qu’on puisse faire, il me faut un jury de généraux.

— Sire, vous êtes déclaré ennemi public,