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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/15

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LA SALLE D’ARMES.

au lendemain. Elle devait avoir lieu à cheval et au sabre.

Le lendemain, à l’heure dite, les adversaires se trouvèrent au rendez-vous ; mais, soit que les témoins se fussent mal expliqués, soit que le général eût oublié l’une des deux conditions du combat, il arriva en fiacre.

Les témoins proposèrent au colonel de se battre à pied ; mais il n’y voulut pas consentir. Le général détela alors un des chevaux du fiacre, monta dessus sans selle et sans bride, et à la troisième passe tua le colonel.

Ce duel fit grand honneur au courage et au sang-froid du général T. ; mais il ne raccommoda point ses affaires. Huit jours après il reçut l’ordre de quitter Naples : il n’y est pas rentré depuis.

On devine quelle bonne fortune ce fut pour nous qu’une pareille recrue ; cependant nous y mîmes de la discrétion. Sa première visite se passa en conversation générale ; à la seconde