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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/155

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vingt-six ans, qui paraissait appartenir à la classe populaire : il portait le chapeau calabrais, entouré d’un large ruban qui retombait flottant sur son épaule, une veste de velours à boutons d’argent, une culotte de même étoffe et à ornemens pareils : sa taille était serrée par une de ces ceintures en soie rouge avec des broderies et des franges vertes, comme on en fabrique à Messine, en imitation de celles du Levant. Enfin des guêtres et des souliers de peau complétaient ce costume montagnard, qui ne manquait pas d’élégance, et qui semblait choisi pour faire ressortir les heureuses proportions de la taille de celui qui l’avait adopté. Quant à sa figure, elle était d’une beauté sauvage : c’étaient ces traits fortement accentués de l’homme du Midi, ses yeux hardis et fiers, ses cheveux et sa barbe noirs, son nez d’aigle et ses dents de chacal.

Sans doute que Gemma ne fut point rassurée par cet examen, car l’étranger lui vit étendre le bras du côté de la table, et devinant qu’elle y cherchait la sonnette d’argent qui y était placée :