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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/191

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C’est encore un des traits caractéristiques de Palerme, ville toute d’amour, que de s’être mise sous la protection d’une sainte jeune et jolie : aussi sainte Rosalie est-elle à Palerme ce que saint Janvier est à Naples, la toute-puissante distributrice des bienfaits du ciel ; mais, de plus que saint Janvier, elle est de race française et royale, et descend directement de Charlemagne[1], ainsi que le prouve son arbre généalogique, peint au-dessus de la porte extérieure de la chapelle, arbre dont le tronc sort de la poitrine du vainqueur de Vitikind, et, après s’être divisé en plusieurs rameaux, réunit ses branches à la cime, pour donner naissance au prince de Sinebaldo, père de sainte Rosalie. Mais toute la noblesse de sa race, toute la richesse de sa maison, toute la beauté de sa personne, ne purent rien sur la jeune princesse ; elle quitta, à l’âge de dix-huit ans, la cour de Roger, et, entraînée vers la vie contemplative, elle disparut tout-à-coup sans

  1. Nous n’avons pas besoin de rappeler à nos lecteurs que nous ne faisons pas ici un cours d’histoire, mais que nous rapportons une tradition. Nous savons parfaitement que Charlemagne était de race teutonique et non de lignée française.