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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/192

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qu’on sût ce qu’elle était devenue, et ce ne fut qu’après sa mort qu’on la trouva, belle et fraîche comme si elle vivait encore, dans la grotte qu’elle avait habitée et dans l’altitude même où elle s’était endormie du sommeil chaste et innocent des élus.

Cette grotte était creusée au flanc de l’ancien mont Évita, si célèbre, dans le cours des guerres puniques, par les positions inexpugnables qu’il fournit aux Carthaginois ; mais aujourd’hui la montagne profane a changé de nom. Sa tête stérile a reçu le baptême de la foi, et on l’appelle le mont Pellegrino, mot qui, dans sa double signification, veut dire également la colline Précieuse, ou le mont du Pèlerin. En 1624, une peste désolait Palerme, sainte Rosalie fut invoquée ; on tira le corps merveilleux de la grotte, on le transporta en grande pompe dans la cathédrale de Palerme, et à peine les ossemens sacrés eurent-ils touché le seuil du monument demi-chrétien, demi-arabe, bâti par l’archevêque Gauthier, qu’à la prière de la sainte Jésus-Christ chassa de la ville non seulement la peste, mais encore la guerre